Revue livresque : La trilogie Lady Helen et le club des mauvais jours

Cela fait un petit moment que je lorgnais les yeux sur les gros tomes de la trilogie du Club des mauvais jours mais sans pour autant me lancer dans l'aventure car je n'étais guère convaincue du résumé. Et cet été, comme je n'avais plus rien à lire, j'ai acheté le 1er tome pour voir, puis le 2ème et enfin le 3ème... Finalement j'ai été agréablement surprise de cette série et je ne regrette pas ma lecture ! A présent, il est temps pour moi de vous expliquer pourquoi.

 

La trilogie Lady Helen et le club des mauvais jours 

Alison Goodman - Editions Gallimard Jeunesse - 20€ le tome environ

Lady Helen et le club des mauvais jours

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Résumé

Londres, avril 1812. Lady Helen Wrexhall s'apprête à faire son entrée dans le monde. Bientôt, elle sera prise dans le tourbillon des bals avec l'espoir de faire un beau mariage. Mais d'étranges faits surviennent qui la plongent soudain dans les ombres de la Régence : une bonne de la maison disparaît, des meurtres sanglants sont commis et Helen fait la connaissance de lord Carlston, un homme à la réputation sulfureuse. Il appartient au Club des mauvais jours, une police secrète chargée de combattre des démons qui ont infiltré toutes les couches de la société. Lady Helen est dotée d'étranges pouvoirs mais acceptera-t-elle de renoncer à une vie faite de privilèges et d'insouciance pour basculer dans un monde terrifiant ?

Mon avis

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Ce qui m'a convaincue de commencer la trilogie du club des Mauvais jours est avant tout la taille des tomes (entre 600 et 700 pages) et peut-être un peu j'avoue grâce à leurs couvertures facilement identifiables dans les rayons. J'avais déjà lu le résumé auparavant mais ça ne m'avait pas plus attirée que ça à cette période. J'ai lu le premier tome et je suis allée chercher la suite rapidement après parce que finalement j'ai beaucoup aimé l'histoire.

L'histoire se passe dans le Londres du 19ème siècle, sous la période de la Régence. Dès le début du tome, le contexte historique et politique nous est présenté dans une petite introduction avant que l'on entre dans la vie de Lady Helen. Pendant tout le tome (et même les suivants) on est plongés dans cette période avec les nombreuses descriptions d'évènements mondains, des bals et des robes somptueuses et les rappels de la tante de Helen en ce qui concerne l'étiquette et la façon de se comporter. Même si j'ai eu du mal à identifier certains objets et vêtements de cette période, l'autrice a fait un grand travail de recherche derrière et cela se ressent dans les lignes. Par ailleurs c'est un cadre historique que l'on voit assez rarement dans les livres "young adult/jeunesse" (à l'exception faite de "Cité 19" mais qui se passe à Paris) et c'est plutôt plaisant car ça change de ce que l'on peut voir d'habitude.

Pour reprendre le résumé, sans en dire trop si vous comptez lire les livres, on suit donc Helen une jeune lady qui va bientôt faire son entrée dans le monde de la noblesse. Elle mène une vie normale et privilégiée mais on se rend compte rapidement qu'elle est différente des autres lady. Une affaire de trahison tourne autour de sa mère et celle-ci se trouve peu à peu des talents particuliers qu'elle ne s'explique pas. C'est lors de sa présentation à la reine qu'elle rencontre le fameux Lord Carlston à la mauvaise réputation. La relation entre nos deux protagonistes principaux, m'a tout de suite fait penser à Elizabeth et Darcy dans "Orgueil et Préjugés" tant la ressemblance entre leurs comportements et personnalités est frappante. D'un côté nous avons Helen, dont la passion pour les livres et la sociabilité font sans conteste rappeler à Elizabeth Bennet, sans compter les préjugés qu'elle tient sur Lord Carlston, qui lui a tout d'un certain compte de Darcy. Même si je pense que c'est intentionnel, j'ai bien aimé ce petit clin d'oeil à Jane Austen.

L'intrigue en ce qui concerne le Club des mauvais jours et les fameux démons du nom d'Abuseurs est vraiment prenante et reste facile à suivre. Par ailleurs, le côté dark fantasy présent tout au long du livre ne prend pas "toute la place" dans le roman, de telle sorte à ce que l'on puisse suivre les conséquences de la "double-vie" d'Helen sur son quotidien. On suit au fur et à mesure des pages le développement de ses pouvoirs, la mise en place d'un triangle amoureux, les subtilités du club des mauvais jours et son hésitation quant à quelle vie mener. Malgré le début qui trainait un peu trop en longueur à mon goût, "Lady Helen et le club des mauvais jours" est un roman dont le mélange historique/fantasy noire fonctionne et nous tient en haleine.

 

-----------------------------------------  PARTIE SPOILERS ---------------------------------------

 

Lady Helen et le pacte des mauvais jours

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  Résumé

Après les événements scandaleux du bal marquant son entrée dans le monde, lady Helen s’est réfugiée à Brighton, station balnéaire à la mode, où elle suit l’entraînement indispensable pour devenir une Vigilante du Club des mauvais jours.

Tandis qu’elle se débat pour oublier son éducation de jeune fille du monde et se consacrer à nouvelle vocation guerrière, Helen se rend compte que son mentor, lord Carlston, mène son propre combat intérieur. L’énergie pernicieuse des Abuseurs a-t-elle empoisonnée son âme ou une autre force le conduit-t-elle à ces violents accès de folie ? Quelle que soit la réponse, Helen est déterminée à aider cet homme auquel elle se sent attachée par un lien profond mais interdit…

Mais lady Helen doit aussi obéir aux ordres de l’organisation secrète. La mission qui lui est confiée l’amènera-t-elle à le trahir ?

 La suite !

Dans ce second tome, le rythme s'accélère et on découvre ce que cela implique d'être une Vigilante. Lady Helen doit faire face à ses engagements envers des hommes politiques apathiques, se confronter à des criminels, quitte à parfois se travestir en homme et fréquenter des lieux peu recommandables pour assurer certaines missions. Malgré tout cela, Helen reste intègre et fidèle a elle-même et même si elle doit garder des secrets sur ordre supérieur, sa loyauté envers sa famille et Lord Carlston reste sans faille. Tout cela apporte une autre dimension au roman, plus dangereux et poignant que le 1er tome, avec de l'action et des rebondissements plus fréquents : La mort de Lowry, le Ligatus, le combat final et j'en passe. La tension est également au rendez-vous lors de la course poursuite avec Carlston. En ce qui concerne les personnages, les intrigues s’épaississent autour du personnage de Lord Carlston et de l'origine de son mal dans ce tome. Du côté de notre lady, le second tome permet à celle-ci de se dépasser et de s'affirmer en tant que Vigilante face aux doutes de ses collègues, et parfois même plus indépendante. Le triangle amoureux se renforce également avec Helen prise entre son amour pour Carlston et le duc de Selburn. La fin du pacte des mauvais jours en conséquence ne fait que renforcer notre envie de lire la suite.

 

Lady helen and Lord Carlston by @manon_bllr

Lady Helen et l'ombre des mauvais jours

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Résumé

Bath, décembre 1812… Lady Helen prépare son mariage avec le duc de Selburn, mais son esprit est ailleurs : sa mission de Vigilante Suprême n’est pas encore accomplie. Cette double vie met la jeune femme au supplice. Non seulement elle doit résister à ses sentiments pour le charismatique lors Carlston, mais elle doit aussi maîtriser ses nouveaux pouvoirs. Et la confrontation finale avec leur grand ennemi, l’Abuseur Suprême, est imminente…

 

La fin ! 

Après la grande révélation du tome 2 comme quoi la femme de Carlston, Élise, serait en vie. Nous retrouvons Helen en pleine préparation de son mariage avec Selburn, qui essaie tant bien que mal de maîtriser ses pouvoirs de Vigilante suprême tout en échappant aux devoirs de l'étiquette. Le rythme assez lent au début s'accélère avec les différents rebonds de l'histoire qui montent crescendo : la recherche de l'abuseur de Bath et la découverte de son identité, la mort de Delia pour enfin arriver à l'affrontement de l'abuseur suprême... ou pas. J'ai trouvé que le combat était expédié un peu trop facilement (alors qu'on parle de l'Abuseur suprême quand même) et je n'y ai pas du tout cru surtout quand on sait depuis le 1er tome que Philip a déclaré être au service de l'Abuseur suprême. L'action était mitigée et pas vraiment sensationnelle vu sa rapidité mais cette scène aura permis néanmoins à Helen d'accepter enfin ses sentiments pour Carlston (j'ai adoré la déclaration du amore mio) quitte à annuler son mariage avec Selburn. Et après c'est le calme plat, l'abuseur suprême est vaincu et Helen doit se donner pleinement aux préparatifs du mariage, jusqu'à ce que tombe la nouvelle comme quoi Carlston a un fils. Ce qui vient bouleverser la relation "naissante" entre Carlston et Helen, celui-ci partant en France pour rencontrer Élise et son fils. A partir de ce moment là, le livre reprend de l'allure lorsque Helen se rend compte que tout est faux (ce qui m'a assez surprise et ravie) et que l'Abuseur suprême se trouve dans la maisonnée. Et avouez que le truc qu'on a tous pensé quand on a appris que les lettre d’Élise étaient fausses, c'était que Carlston et Helen pouvaient finalement être ensemble ! Et que le seul obstacle persistant entre les deux étant Selburn, on suppose très fortement le duc d'être l'une des moitiés de l'Abuseur suprême. Comme c'est le cas, cela casse un peu le suspens mais je dois dire que j'ai été surprise de l'identité de l'autre moitié de la dyade ou pour le coup je ne m'y attendais pas. Et là pour le coup on a droit au vrai combat final, quand même plus travaillé que le précédent (même si je n'ai pas bien compris comment Quinn a pu sauver le trio magique) et bien sûr au happy ending de Carlston et Helen, qui après tous les plot-twists de leur histoire, peuvent pleinement vivre leur relation amoureuse et la vie de Vigilants.

 

 

Bonus : Lady Helen et le charme des mauvais jours

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Si comme moi, vous avez eu un peu de mal à quitter l'univers de Lady Helen après avoir terminé le dernier tome, sachez que l'autrice Alison Goodman a écrit une petite nouvelle du nom de "Lady Helen et le Charme des mauvais jours". Elle n'est pas très longue mais raconte la 1ère rencontre entre Lady Helen et Lord Carlston lors de la cérémonie de présentation, du point de vue de Lord Carlston. Vous pouvez la trouver facilement (et gratuitement) sur internet et la télécharger au format pdf pour la lire.

 

Conclusion

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En conclusion, j'ai beaucoup aimé la trilogie de Lady Helen et le club des mauvais jours. Dans l'ensemble tous les tomes m'ont plu malgré leurs débuts un peu lents. Le cadre historique est très bien décrit et l'on est immergé dans le Londres du 19ème siècle sans grande difficulté. L'aspect fantasy de cette trilogie change de la fantasy "classique" que l'on voit assez souvent (histoires de faes) en étant plus noire avec des Abuseurs tentaculaires se nourrissant de l'énergie vitale des humains. Les personnages sont pour la plupart attachants et j'ai adoré suivre l'évolution de la relation entre Carlston et Helen à travers les péripéties des rebondissements. L'intrigue est bien construite et nous tient en haleine jusqu'à la fin. Bref je ne peut que vous recommander de lire cette série si jamais vous hésitez.